jeudi 19 mars 2009

Le Pistolet Électrique Paralysant

Le pistolet électrique paralysant est un terme générique regroupant des armes électriques à distance ''non létales''. Le nom le plus couramment employé pour ces armes est en fait le nom de la principale marque, à l'instar de frigidaire; cela explique les procès systématiques intentés par cette marque.

Été 2006 cette entreprise a remporté l'appel d'offre national du ministère de l'intérieur, dirigé à l'époque par Sarkozy, pour équiper à terme BAC, CRS et gendarmes, au prix total de 7 millions d'Euros (50M€) pour l'État.

Les armes en question peuvent délivrer jusqu'à 7 mètres des chocs électriques de 50 000 volts durant 5 secondes, causant une douleur intense.

Depuis 1999, et la généralisation de l'usage des PEL aux USA et au Canada, 167 personnes seraient mortes peu de temps après avoir été électrocutées par un PEL. Le 14 novembre 2007, suite au décès d'un passager de l'aéroport de Vancouver après avoir été choqué, l'entreprise Taser International, leader sur le marché, a déclaré au monde que cette arme « sans danger sur les individus en bonne santé pouvait être létale chez des personnes droguées ou aux problèmes médicaux ». M. Dziekanski, la victime, n'avait consommé aucune drogue...
Un des principaux dangers lié à ces armes vient de leur prétendue absence de dangerosité (ce que d'ailleurs la déclaration précédente, issue de la principale entreprise du marché, contredit), qui décomplexe les différentes forces de l'ordre, persuadées de n'infliger que de la douleur, sans aucun risque vital. Du coup les coups de PEL partent beaucoup plus facilement et pour des raisons encore plus discutables que les tirs de pistolets.

Le 23 novembre 2007, le comité contre la torture de l'ONU a demandé officiellement au Portugal d'abandonner l'usage du Taser X26, qui « constitue une forme de torture » et « peut causer la mort ainsi que l'ont révélé des études fiables et des faits récents ». Le même jour, le ministère de l'intérieur français envisageait d'autoriser les polices municipales (soit 17000 hommes) à utiliser ces armes.
Au passage, le maire d'Emerainville avait, dès le mois de novembre 2005, devancé cette autorisation et équipé sa Police Municipale de pistolets à électrochocs. Et ce au mépris de la loi puisque à l'époque l'usage de cet équipement était formellement interdit pour les Polices Municipales. Le sous-préfet Jean-Noël Chavanne avait alors réagit le 27 février 2006 sur le site internet de la ville d'Emerainville: « Je vous invite à restituer au plus vite ces armes et j'attire votre attention sur certains risques de dangers liés à l'utilisation de cette arme et sur le caractère non approprié de l'utilisation de telles armes dans ces missions de surveillance des voies et lieux publics ».

De fait, grâce à leur position d'autorité, l'ONU et le sous-préfet possèdent une liberté de paroles supérieure au tout-venant sur la question comme l'illustrent les procès systématiques intentés par exemple par la société Taser, à Olivier Besancenot comme au Réseau d'Alerte et d'Intervention pour les Droits de l'Homme (RAIDH). L'usage systématique de procès couteux est une nouvelle forme de censure privée.

Thomas Vogt

Pour en savoir plus; contacter le RAIDH

1 Principe déjà discutable en soi.