mardi 30 décembre 2008

Dossier : technologies securitaires 1/4


Welcome to Big Brother

Fantasme pour certains, menace réelle pour d’autres, le développement des technologies détournées au service du contrôle social est exponentiel. En quelques années avec la pleine exploitation d’un progrès technologique déferlant, nous sommes en train de voir arriver pèle mêle la vidéosurveillance intelligente capable sans intervention humaine de constater et réprimer des infractions, le fichage génétique, les passeports biométriques, l’accès biométrique à certains lieux de travail ou de restauration scolaire, des traceurs RFID dans nos biens de consommation courante, des puces électroniques implantées sous la peau pour se voir réserver l’accès VIP en discothèque…

La diffusion de ces technologies s’opère de manière insidieuse. La première étape est de nous faire accepter leur présence dans notre environnement. Pour cela, ces technologies doivent répondre à une attente. Si le besoin n’existe pas encore, il suffit de le suggérer pour le créer en présentant ces technologies sous un aspect ludique ou comme moyen d’améliorer la productivité ou notre cadre de vie.

La deuxième étape consiste à nous faire accepter l’idée de nous amputer nous mêmes de nos libertés. Sous couvert de lutte contre le terrorisme et la criminalité, nous serons contraints paradoxalement pour préserver nos libertés d’en sacrifier l’essentiel et de plébisciter ou de tolérer l’arsenal législatif sécuritaire. Après tout, comme ils disent « si vous n’avez rien à vous reprocher, vous ne risquez rien »…

En adjonction de lois liberticides, ces outils technologiques ouvrent un éventail des possibles illimités. Nous ne sommes pas contre le progrès technologique car le progrès technologique est en soit neutre. En revanche, nous nous efforçons de dénoncer et de lutter contre un usage assouvi à la répression, l’hystérie sécuritaire et son industrie, au contrôle social et à ses aspirations autoritaires.